Les femmes et les enfants d'abord !

Voici le premier recueil du petit dernier du monde de l'humour dessiné.
Cela faisait à peu près un an que les connaisseurs découpaient les dessins de Sempé dans Paris-Match, Le Figaro – et même, plus récemment, dans notre Punch national – et qu’ils les gardaient dans leur portefeuille pour les montrer à des amis aux goûts aussi éclairés que les leurs.
Le moment est venu de faire sortir Sempé de l’ombre et d’offrir son œuvre, joliment enserrée entre deux couvertures rigides, à l’appréciation universelle.
Sempé, trente ans à peine, est une découverte de taille. Certes, il a quelque chose de nouveau et d'amusant à dire sur le comportement des gens, certes, c’est un artiste au talent remarquable, mais il possède en outre une qualité qui, ces temps-ci, fait défaut à bon nombre d’humoristes : la gentillesse. Sempé est capable de mettre en scène sous nos yeux des histoires drôles qui avivent véritablement notre affection pour le genre humain.
Tout est « sain » chez Sempé. Il est joyeux, d’une joie débordante et contagieuse qui s’étend à ses lecteurs.

Jean-Jacques Sempé naît à Bordeaux en 1932. Renvoyé du collège, recalé successivement aux examens d’entrée de la Poste, d’une banque et de la SNCF, il devient vendeur ambulant de dentifrice.
C’est dans une piscine bordelaise qu’il rencontre sa femme Christine, une Parisienne. Elle est en vacances, lui se repose entre deux boulots. Elle l’encourage à montrer ses dessins à un quotidien qui en retient trois et les publie en 1951.
Bien décidé à être artiste et à monter à Paris pour épouser sa Parisienne, mais sans le sou, Sempé entre sous les drapeaux et choisit de faire son service militaire à... Paris.
Il veille tard le soir dans sa chambrée (ce qui lui vaudra plusieurs séjours en salle de police) pour continuer à dessiner.
En 1952, il reçoit un prix destiné à encourager les jeunes artistes. Avec l’argent, il achète son premier costume et épouse Christine.
Depuis sa naissance, Sempé a déménagé trente-deux fois mais, pour l’instant, sa femme et lui habitent rue de Grenelle, sur la Rive gauche, avec leur fils de six ans, Nicolas.